En ces temps confinés, mes envies ciné semblent se tourner principalement sur des films que j’ai déjà vus et revus, qui sont rassurants et chers à mon cœur. Et c’est vrai que c’est agréable de prendre le temps de redécouvrir des films qu’on aime, ou d’arrêter de se pousser sans cesse à voir les films qu’il faut voir, lire les livres qu’il faut lire… C’est une bonne chose de reprendre le temps de s’imprégner de ces objets culturels qui nous ont marqué et de laisser leurs leçons fleurir en nous. Mais d’un autre côté, ce serait aussi dommage de ne pas mettre à profit ce temps pour faire de nouvelles découvertes et regarder ces films qu’on a toujours voulu voir sans jamais en avoir le temps. Alors que depuis plusieurs jours je savourais mes films préférés dont, pour certains, je connais les répliques par cœur, j’ai eu envie de me pousser un peu, comme ça, et j’ai découvert Marie Heurtin.
C’est un film de Jean-Pierre Améris, le réalisateur des Émotifs anonymes, que j’avais tant aimé. Inspiré de faits réels qui se sont déroulés au XIXème siècle, Marie Heurtin raconte l’histoire d’une rencontre entre sœur Marguerite, une religieuse dont l’Institut prend en charge des jeunes filles sourdes, et Marie, une jeune fille sourde mais aussi aveugle, qui vit dans un état presque sauvage car, privée de tout langage, ses parents n’ont jamais réussi à communiquer avec elle. Les autres religieuses de l’Institut pensent qu’il s’agit d’un cas désespéré, mais sœur Marguerite est persuadée qu’il y a là une âme prisonnière, et que sa mission est de la libérer et de l’ouvrir au monde. C’est un combat acharné que vont mener ces deux femmes, mais c’est surtout la naissance d’une amitié profonde, d’âme à âme.
Avec un tel sujet, on ne peut pas savoir dans quoi on se lance avant de voir le film. Porté avec beaucoup d’émotion par Isabelle Carré et Ariana Rivoire, ce film est d’une très grande beauté. En assistant à la seconde naissance de cette jeune fille qui s’ouvre à la vie et aux autres par le langage, on voit le sujet transcendé: tout ce qui fait la vie est là, des balbutiements à la mort. Il y a là une sensibilité très pure qui, paradoxalement, se passe de mots.
Très beau film ! Il faut dire que le rôle principal, tout comme dans l’excellent film « Les émotifs anonymes », est Isabelle Carré, une des toutes meilleures actrices de notre cinéma hexagonal. Dire que je pouvais aller au ciné au moins 1 à 2 fois par semaine ! A la télé ou sur ordi, ça n’a plus rien à voir avec une salle…
J'aimeAimé par 1 personne
Oui évidemment, c’est une de mes actrices préférées ! C’est vrai que j’ai hâte de retourner au cinéma…
J'aimeJ'aime